LENTEUR À AGIR
On déplore souvent que l'exercice de la discipline dans l'assemblée ne donne pas les résultats espérés, c'est-à-dire la pleine restauration du frère ou de la soeur qui a chuté. Il y a deux aspects principaux à cette question: la condition morale du fautif et la condition spirituelle de l'assemblée elle-même. Si le fautif n'a pas de repentir véritable et il ne peut donc être restauré. Mais gardons nous de penser que c'est toujours le cas. L'apôtre Paul avait dû exhorter les Corinthiens à exercer la discipline pour un cas flagrant d'immoralité qu'ils toléraient au milieu d'eux. La gravité de cette faute, ou du moins sa durée, pourrait être imputée en partie à la mauvaise condition spirituelle de l'assemblée et sa lenteur à prendre action (sans pour autant en disculper de quelque façon le frère fautif). De même qu'ils avaient été lents à prendre action pour agir en discipline, ils l'ont également été pour opérer la restauration finale du frère qui s'était repenti et avait abandonné son péché. L'apôtre a dû les exhorter dans ce sens aussi (2 Cor. 2:5-8). Ainsi la condition de l'assemblée est révélée dans sa lenteur dans un sens et dans l'autre. Il me semble que l'amour véritable pour le Seigneur et sa gloire les auraient incités à agir plus vite pour discipliner le frère et leur amour pour le frère, les inciter à agir plus vite en sa restauration à la pleine communion. Que le Seigneur nous aide à bien discerner le moment approprié pour chacun.
DISCIPLINE À DEUX MAINS
Permettez-moi une image. Dans la communion fraternelle parfaite, je peux prendre mon frère dans mes bras sans retenue. Mais si la discipline doit être exercée envers lui, gardons-nous de le repousser à deux mains. Nous devrions plutôt le retenir d'un main pour ne pas qu'il s'éloigne trop et le tenir à distance avec l'autre main pour qu'il sente qu'il y a, sans équivoque, indisposition à son égard. L'image de le repousser d'une main exprime notre amour pour Christ et sa gloire alors que l'image de le retenir de l'autre exprime notre amour et celui du Seigneur envers le fautif. Dans le cas du frère de Corinthe, sa condition était telle qu'il vivait dans le péché et alors on devait agir avec lui avec sévérité en vue d'exercer sa conscience. Mais l'amour pour lui aurait permis de s'enquérir de ses progrès et d'y réagir, ce que les Corinthiens n'ont pas fait. Quelle grôce de l'apôtre de les appeler à ratifier leur amour envers lui (2 Cor. 2:7-8) dont leur inaction en avait révélé la complète carence. Dans de nombreux cas de discipline, la faute a été commise dans le passé et le frère ou la soeur ne sont plus dans cette condition. Il conviendra peut-être alors d'agir différemment du cas d'un frère qui vit dans le péché et avec lequel on ne doit même pas manger au risque d'exprimer communion avec le mal; une discipline exemplaire pourrait le réclamer quand même. Sachons que c'est l'association du frère avec le mal que nous sommes appelés à juger et non le frère! Soyons conscients que la propre justice nous fait quelquefois penser que nous ne pourrions commettre nous-mêmes de telles choses – que Dieu nous garde de devoir expérimenter que nous en sommes tous capables car nous avons tous la même nature déchue.
TRISTESSE ET LARMES
On recherche tristesse et larmes de la part du fautif; l'apôtre Paul en avait (2 Cor. 2:4) et l'assemblée aussi devait en avoir. La discipline avec affliction et larmes de part et d'autres est sûre de produire chez tous des fruits paisibles de justice (Héb. 12:11).
NOTE: Les citations et références bibliques sont de la version Darby, sauf si autrement indiquées. Toute méditation non signée l'est dans l'esprit d'Ecclésiaste 12:11 (12:13 pour la version Segond).
Dernière mise à jour 2009/08/02